Les musulmans du monde entier célèbrent, mercredi 6 juillet, l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois du ramadan. Cette année, la fête aura un goût amer dans plusieurs pays durement touchés par les attentats perpétrés la dernière semaine du mois sacré pour les musulmans.
A Istanbul, Dacca, Bagdad ou Médine, en l’espace de quelques jours, des centaines de personnes sont mortes dans des attaques derrière lesquelles plane l’ombre du groupe Etat islamique (EI), même si l’organisation terroriste ne les a pas toutes revendiquées. L’EI avait prévenu cette année qu’elle profiterait de cette période de recueillement pour frapper sans relâche. Son but, comme le rappelle l’historien et blogueur invité du Monde Jean-Pierre Filiu, étant « d’imposer aux musulmans sa vision totalitaire d’un ramadan de sang, alors que le mois de jeûne est marqué dans l’islam par la solidarité et la piété ».
- 29 juin, Istanbul, 45 morts
A l’aéroport international Atatürk d’Istanbul, il est environ 22 heures mardi 29 juin quand trois kamikazes ouvrent le feu dans l’un des terminaux avec des fusils-mitrailleurs sur des passagers et des policiers en faction, avant de se faire exploser. Des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent une énorme boule de feu à l’entrée du terminal et des membres de la sécurité en train de faire évacuer des passagers hurlant dans des couloirs, pris de panique.
Une semaine après l’attaque, le dernier bilan du triple attentat-suicide est de 45 morts, dont 19 étrangers. Selon le gouvernorat d’Istanbul, une cinquantaine de personnes sont toujours soignées, dont vingt en soins intensifs. La dernière victime à avoir succombé à ses blessures dans une clinique de la ville est un enfant jordanien de quatre ans.
Cette attaque, la quatrième et la plus meurtrière en Turquie depuis le début de l’année, n’a pas été revendiquée, mais les responsables turcs ont pointé très vite l’organisation Etat islamique. Dans le cadre de l’enquête, la police a arrêté 24 personnes à Istanbul, dont 15 étrangers, selon l’agence de presse progouvernementale Anadolu.
- 1er juillet, Dacca, 20 morts
Une vingtaine de clients sont attablés, vendredi 1er juillet aux alentours de 21 heures, quand un commando armé fait irruption dans le restaurant Holey Artisan, situé dans le quartier diplomatique de Dacca, la capitale du Bangladesh. Commence alors une prise d’otages qui prendra fin au petit matin avec l’assaut des forces de sécurité, et se soldera par la mort de vingt otages et de cinq assaillants.
Le sort d’un sixième jeune homme, tué par les forces de l’ordre, demeure obscur. Initialement présenté comme un assaillant, il pourrait s’agir d’un employé de cuisine abattu accidentellement par la police. Un septième suspect a été arrêté.
Selon les témoignages de plusieurs survivants, les assaillants ont séparé les Bangladais des étrangers avant de se livrer à leur carnage à l’arme blanche. Au total, neuf Italiens, sept Japonais, deux Bangladais, une Américaine et une étudiante indienne ont perdu la vie dans cette attaque revendiquée rapidement par Aamaq, l’organe de propagande de l’organisation Etat islamique.
Le gouvernement, qui nie la présence de l’EI dans le pays, a lui déclaré que tous les assaillants appartenaient au Jamaeytul Mujahdeen Bangladesh (JMB), un groupe islamiste local interdit.
- 1er juillet, Dacca, 20 morts
Une vingtaine de clients sont attablés, vendredi 1er juillet aux alentours de 21 heures, quand un commando armé fait irruption dans le restaurant Holey Artisan, situé dans le quartier diplomatique de Dacca, la capitale du Bangladesh. Commence alors une prise d’otages qui prendra fin au petit matin avec l’assaut des forces de sécurité, et se soldera par la mort de vingt otages et de cinq assaillants.
Le sort d’un sixième jeune homme, tué par les forces de l’ordre, demeure obscur. Initialement présenté comme un assaillant, il pourrait s’agir d’un employé de cuisine abattu accidentellement par la police. Un septième suspect a été arrêté.
Selon les témoignages de plusieurs survivants, les assaillants ont séparé les Bangladais des étrangers avant de se livrer à leur carnage à l’arme blanche. Au total, neuf Italiens, sept Japonais, deux Bangladais, une Américaine et une étudiante indienne ont perdu la vie dans cette attaque revendiquée rapidement par Aamaq, l’organe de propagande de l’organisation Etat islamique.
Le gouvernement, qui nie la présence de l’EI dans le pays, a lui déclaré que tous les assaillants appartenaient au Jamaeytul Mujahdeen Bangladesh (JMB), un groupe islamiste local interdit.
- 4 juillet, triple attentat en Arabie saoudite, au moins 7 morts
Le lendemain de l’attentat de Bagdad, lundi 4 juillet, c’est l’Arabie saoudite qui est frappée à son tour par une vague d’attentats-suicide, rare dans le royaume. Trois kamikazes font exploser leurs bombes à proximité de mosquées dans trois villes. A Jeddah d’abord, dans l’Ouest, un homme se fait exploser non loin du consulat des Etats-Unis, blessant légèrement deux agents de sécurité. L’explosion se produit juste avant les prières de l’aube, qui marquent le début du jeûne quotidien pendant le mois du ramadan.
En début de soirée, c’est ensuite près d’un lieu de culte à Qatif, capitale de la minorité chiite dans l’Est, qu’un autre kamikaze frappe, tuant au moins trois personnes. Presque simultanément, une attaque a lieu devant la mosquée du Prophète à Médine, deuxième ville sainte de l’islam après La Mecque, très fréquentée par les fidèles en ces derniers jours du ramadan. Quatre agents de sécurité y perdent la vie et cinq autres sont blessés.
Ces attaques n’ont pas été revendiquées dans l’immédiat, mais leur mode opératoire rappelle celui de l’EI, qui a revendiqué plusieurs attentats-suicide meurtriers en Arabie saoudite depuis plus d’un an. Le royaume, poids lourd régional, fait partie de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis qui mène la guerre contre l’EI en Irak et en Syrie. Depuis plus d’un an, il a multiplié les arrestations d’islamistes radicaux, et a annoncé en 2015 le démantèlement d’un groupe lié à l’EI – une organisation qualifiée d’« ennemie de l’islam » par le grand mufti Abdelaziz Al-Cheikh, plus haute autorité religieuse sunnite d’Arabie saoudite.
Le Monde