Archive pour la Catégorie 'Reste du monde'

Dans les pays musulmans, une fin de ramadan ensanglantée par l’EI

fin ramadan

Les musulmans du monde entier célèbrent, mercredi 6 juillet, l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois du ramadan. Cette année, la fête aura un goût amer dans plusieurs pays durement touchés par les attentats perpétrés la dernière semaine du mois sacré pour les musulmans.

A Istanbul, Dacca, Bagdad ou Médine, en l’espace de quelques jours, des centaines de personnes sont mortes dans des attaques derrière lesquelles plane l’ombre du groupe Etat islamique (EI), même si l’organisation terroriste ne les a pas toutes revendiquées. L’EI avait prévenu cette année qu’elle profiterait de cette période de recueillement pour frapper sans relâche. Son but, comme le rappelle l’historien et blogueur invité du Monde Jean-Pierre Filiu, étant « d’imposer aux musulmans sa vision totalitaire d’un ramadan de sang, alors que le mois de jeûne est marqué dans l’islam par la solidarité et la piété ».

  • 29 juin, Istanbul, 45 morts

A l’aéroport international Atatürk d’Istanbul, il est environ 22 heures mardi 29 juin quand trois kamikazes ouvrent le feu dans l’un des terminaux avec des fusils-mitrailleurs sur des passagers et des policiers en faction, avant de se faire exploser. Des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent une énorme boule de feu à l’entrée du terminal et des membres de la sécurité en train de faire évacuer des passagers hurlant dans des couloirs, pris de panique.

Une semaine après l’attaque, le dernier bilan du triple attentat-suicide est de 45 morts, dont 19 étrangers. Selon le gouvernorat d’Istanbul, une cinquantaine de personnes sont toujours soignées, dont vingt en soins intensifs. La dernière victime à avoir succombé à ses blessures dans une clinique de la ville est un enfant jordanien de quatre ans.

Cette attaque, la quatrième et la plus meurtrière en Turquie depuis le début de l’année, n’a pas été revendiquée, mais les responsables turcs ont pointé très vite l’organisation Etat islamique. Dans le cadre de l’enquête, la police a arrêté 24 personnes à Istanbul, dont 15 étrangers, selon l’agence de presse progouvernementale Anadolu.

  • 1er juillet, Dacca, 20 morts

Une vingtaine de clients sont attablés, vendredi 1er juillet aux alentours de 21 heures, quand un commando armé fait irruption dans le restaurant Holey Artisan, situé dans le quartier diplomatique de Dacca, la capitale du Bangladesh. Commence alors une prise d’otages qui prendra fin au petit matin avec l’assaut des forces de sécurité, et se soldera par la mort de vingt otages et de cinq assaillants.

Le sort d’un sixième jeune homme, tué par les forces de l’ordre, demeure obscur. Initialement présenté comme un assaillant, il pourrait s’agir d’un employé de cuisine abattu accidentellement par la police. Un septième suspect a été arrêté.

Selon les témoignages de plusieurs survivants, les assaillants ont séparé les Bangladais des étrangers avant de se livrer à leur carnage à l’arme blanche. Au total, neuf Italiens, sept Japonais, deux Bangladais, une Américaine et une étudiante indienne ont perdu la vie dans cette attaque revendiquée rapidement par Aamaq, l’organe de propagande de l’organisation Etat islamique.

Le gouvernement, qui nie la présence de l’EI dans le pays, a lui déclaré que tous les assaillants appartenaient au Jamaeytul Mujahdeen Bangladesh (JMB), un groupe islamiste local interdit.

  • 1er juillet, Dacca, 20 morts

Une vingtaine de clients sont attablés, vendredi 1er juillet aux alentours de 21 heures, quand un commando armé fait irruption dans le restaurant Holey Artisan, situé dans le quartier diplomatique de Dacca, la capitale du Bangladesh. Commence alors une prise d’otages qui prendra fin au petit matin avec l’assaut des forces de sécurité, et se soldera par la mort de vingt otages et de cinq assaillants.

Le sort d’un sixième jeune homme, tué par les forces de l’ordre, demeure obscur. Initialement présenté comme un assaillant, il pourrait s’agir d’un employé de cuisine abattu accidentellement par la police. Un septième suspect a été arrêté.

Selon les témoignages de plusieurs survivants, les assaillants ont séparé les Bangladais des étrangers avant de se livrer à leur carnage à l’arme blanche. Au total, neuf Italiens, sept Japonais, deux Bangladais, une Américaine et une étudiante indienne ont perdu la vie dans cette attaque revendiquée rapidement par Aamaq, l’organe de propagande de l’organisation Etat islamique.

Le gouvernement, qui nie la présence de l’EI dans le pays, a lui déclaré que tous les assaillants appartenaient au Jamaeytul Mujahdeen Bangladesh (JMB), un groupe islamiste local interdit.

  • 4 juillet, triple attentat en Arabie saoudite, au moins 7 morts

Le lendemain de l’attentat de Bagdad, lundi 4 juillet, c’est l’Arabie saoudite qui est frappée à son tour par une vague d’attentats-suicide, rare dans le royaume. Trois kamikazes font exploser leurs bombes à proximité de mosquées dans trois villes. A Jeddah d’abord, dans l’Ouest, un homme se fait exploser non loin du consulat des Etats-Unis, blessant légèrement deux agents de sécurité. L’explosion se produit juste avant les prières de l’aube, qui marquent le début du jeûne quotidien pendant le mois du ramadan.

En début de soirée, c’est ensuite près d’un lieu de culte à Qatif, capitale de la minorité chiite dans l’Est, qu’un autre kamikaze frappe, tuant au moins trois personnes. Presque simultanément, une attaque a lieu devant la mosquée du Prophète à Médine, deuxième ville sainte de l’islam après La Mecque, très fréquentée par les fidèles en ces derniers jours du ramadan. Quatre agents de sécurité y perdent la vie et cinq autres sont blessés.

Ces attaques n’ont pas été revendiquées dans l’immédiat, mais leur mode opératoire rappelle celui de l’EI, qui a revendiqué plusieurs attentats-suicide meurtriers en Arabie saoudite depuis plus d’un an. Le royaume, poids lourd régional, fait partie de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis qui mène la guerre contre l’EI en Irak et en Syrie. Depuis plus d’un an, il a multiplié les arrestations d’islamistes radicaux, et a annoncé en 2015 le démantèlement d’un groupe lié à l’EI – une organisation qualifiée d’« ennemie de l’islam » par le grand mufti Abdelaziz Al-Cheikh, plus haute autorité religieuse sunnite d’Arabie saoudite.

Le Monde

L’Etat Islamique change de stratégie

daesh générique 02

La direction du groupe terroriste Daesh veut poursuivre la lutte au moyen d’une stratégie nouvelle, affirment plusieurs observateurs. Selon ces derniers, il semble que l’Etat islamique exhorte maintenant ses combattants à ne plus se rendre en Syrie, mais au contraire à commettre des attentats  dans leur pays d’origine.

Ce changement de tactique offre en effet aux terroristes la possibilité de réduire le coût de leurs dépenses militaires  et de quand même parvenir à un certain succès grâce à des actions spectaculaires à l’étranger. Sur son propre terrain, Daesh est de plus en plus contraint à se défendre et les terroristes ont déjà dû céder de grandes parties de leur territoire.

« Pour les combattants, le choix est simple. Ils peuvent maintenant soit mourir sur place dans une lutte pour un califat en ruine ou ils peuvent être des martyrs en frappant leur pays d’origine ou des cibles régionales et internationales », affirme Clint Watts, un ancien agent spécial du FBI.

Daesh a récemment commis des attentats en Turquie, en Irak et au Bangladesh. Alors que le mouvement terroriste a dû encaisser de sérieux revers sur son terrain, on peut selon les experts, s’attendre à des actions spectaculaires au niveau mondial.

Influence

Selon les observateurs, Daesh veut étendre son influence sur divers continents, même si ses adhérents ont souvent un agenda différent et appliquent d’autres méthodes opérationnelles.

Des exemples de cette nouvelle approche sont l’attaque contre une discothèque gay dans la ville américaine d’Orlando ou celles perpétrées contre l’aéroport d’Atatürk à Istanbul et dans d’autres villes arabes.

Selon certains experts, Daesh veut avec cette nouvelle stratégie se venger des pays qui ont mis en œuvre des attaques militaires contre le mouvement. D’autres soulignent que ces actions auraient été prévues de toute façon et correspondent aux efforts importants déployés par Daesh sur le plan du recrutement et de la propagande.

 

Express Business

«Ils sont de plus en plus à vouloir revenir»

mathieu guidère

Mathieu Guidère, islamologue, agrégé d’arabe et professeur à l’Université de Paris 8

Le phénomène des repentis semble se développer. Qu’en est-il ?

Depuis février, avec l’intensification des bombardements de la coalition, le nombre d’Européens, et notamment de Français, engagés dans Daech et souhaitant rentrer dans leur pays d’origine se multiplie. D’ailleurs, même si cela est encore un phénomène, somme toute, marginal, le nombre de combattants européens quittant le khalifat est désormais supérieur à celui y entrant. Ils se disent repentis mais ont-ils réellement changé de vision ou cherchent-ils à fuir une mort de plus en plus certaine ? Il y a sans doute les deux. Dans les semaines qui viennent, le nombre de repentis devrait encore augmenter.

Ces «retours» ne sont-ils pas la preuve que l’EI est aujourd’hui acculée, que Daech vit ses derniers jours ?

C’est effectivement la démonstration que la situation s’est terriblement dégradée pour l’EI qui perd chaque jour un peu plus de terrain et d’hommes.

Pour quelle raison la Turquie refuse de remettre ce repenti à la France ?

Tout simplement parce que ces hommes, surtout lorsqu’ils ont occupé une place de cadre dans l’EI, sont une mine d’informations exceptionnelle. Certains peuvent livrer des choses capitales, tant sur l’organisation, que la propagande ou le recrutement de combattants. Si ce repenti souhaite être remis à la France c’est que les prisons françaises sont beaucoup mieux que celles turques qui sont quasiment toujours semblables à ce que l’on en voit dans le film Midnight Express.

Ce repenti, qui s’est enfui avec femmes et enfants est-il désormais condamné à mort par Daech ?

Oui. Il est un traître qui s’est livré aux mécréants. S’il était remis à l’EI il serait décapité. Dans les villes de Mossoul et de Raqqa sa photo est déjà certainement placardée sur les panneaux des personnes recherchées, des infidèles dont la tête est mise à prix».

 

La Dépêche

Daech vend ses esclaves sexuelles « à la carte » sur Telegram et WhatsApp

application esclaves

L’Etat islamique a constitué une véritable base de données pour son trafic d’être humain, diffusant ses sordides « petites annonces » à l’aide des nouvelles technologies.

Des femmes et des jeunes filles vendues comme esclaves sexuelles. Ce marché sordide, c’est sur les réseaux sociaux que Daech l’organise. Fin mai déjà, le « Washington Post » mettait en lumière deux photos, postées brièvement sur Facebook : deux captives présentées comme « à vendre », pour 8.000 dollars chacune.

Plus récemment, l’agence américaine Associated Press a eu accès à de nouvelles annonces, révélées par un activiste de la communauté yézidie, la minorité religieuse persécutée par l’Etat islamique. « Vierge. Belle. 12 ans. Son prix a atteint 12.500 $ et elle va être vendue bientôt » : ce post apparaît en arabe au milieu d’une conversation sur Telegram, une application de messagerie sécurisée permettant d’envoyer des messages chiffrés.

Sur WhatsApp, qui serait utilisée dans une moindre mesure par les djihadistes, un autre post propose d’acheter une mère avec son enfant de trois ans et son bébé de sept mois, pour un prix de 3.700 dollars.

De fait, l’Etat islamique aurait constitué une véritable « base de données » à propos de ses esclaves sexuelles. Outre les photos des prisonnières, les annonces comportent aussi le nom de leur « propriétaire », précise AP, afin qu’une captive en fuite puisse tout de suite être identifiée comme telle aux checkpoints mis en place par l’Etat islamique.

Esclaves sexuelles, armes et chatons

« Nous n’avons aucune tolérance pour ce type de comportements et désactivons les comptes lorsqu’il est prouvé que leur activité viole nos conditions établies », explique à AP Matt Steinfeld, porte-parole de WhatsApp, ajoutant : « Nous encourageons les gens à utiliser nos outils de signalement lorsqu’ils rencontrent ce type de comportement. »

Le porte-parole de Telegram affirme également à AP que sa société travaille à prévenir les abus et que ses services bannissent régulièrement des canaux de diffusion publics utilisées par l’EI.

Pourquoi les djihadistes plébiscitent-ils l’application Telegram ? En novembre dernier, après les attentats, le site Numerama s’était posé la question. L’outil a déjà comme avantage son accessibilité, étant disponible « sur iOS, Android et Windows Phone, mais aussi dans une version Web, une application MacOS, Windows et Linux ».

Surtout, Telegram « met toutes les options de sécurité les plus avancées à la portée de n’importe quel individu sans avoir besoin de la moindre connaissance technique ».  Il est ainsi possible, relève Numerama, « de chiffrer ses communications [...], de programmer des messages qui s’auto-détruisent, d’envoyer des documents et surtout, de créer des conversations de groupe qui bénéficient de toutes ces options jusqu’à 200 personnes ». C’est sur ces conversations de groupe qu’AP a vu l’annonce vendant la petite fille de 12 ans, au milieu d’annonces pour des armes, des équipements stratégiques… et des chatons.

Selon AP, 3.000 femmes et filles Yézidies seraient détenues comme esclaves sexuelles par Daech, prisonnières depuis août 2014, lorsque les djihadistes ont envahi leurs villages situés dans le nord de l’Irak.

Torturées, violées, prostituées de force, voire assassinées, rares sont les esclaves sexuelles de l’EI à pouvoir s’échapper. Dans un rapport publié en juin, une commission d’enquête de l’ONU avertissait que le « génocide » des Yézidis en Syrie est « en cours ».

 

L’Obs

Bagdad, Dacca, Istanbul, Médine : Daech et Al Qaïda, l’effroyable concurrence

batiment détruit

La frontière idéologique entre al-Qaïda et Daech vole en éclats. Après des défaites militaires et sur la défensive dans les rares villes qu’elle occupe encore, l’organisation djihadiste Etat islamique veut supplanter al-Qaïda dans «le terrorisme global». L’ONU s’inquiète du retour des terroristes dans leur pays d’origine et des risques d’attentats.
Au lendemain du triple attentat-suicide à l’aéroport international Atatürk d’Istanbul, qui a fait 41 victimes, al-Qaïda a pris ses distances en affirmant que «les Turcs sont musulmans et que leur sang est sacré». Bien que désigné par les autorités turques, Daech, pourtant prompt à revendiquer sur les réseaux sociaux, est resté silencieux. Comme souvent quand un attentat cible la Turquie, avec qui il entretient des relations schizophréniques. En 18 mois, l’Etat islamique a ciblé trois fois le pays d’Erdogan, y faisant 160 morts. Et plus de 800 blessés, hors ses bases (Irak, Syrie et Libye).

 

Parricide
Plus Daech perd des territoires, plus il internationalise le djihad, occupant le terrain d’al-Qaïda. Les deux organisations poursuivent les mêmes objectifs mais différaient sur les moyens d’y parvenir. Djihad global avant d’instaurer un califat pour al-Qaïda, califat avant d’exporter le djihad global pour Daech. Or, la situation a changé : Daech perd ses bastions un à un et recule dans ses derniers fiefs (Raqqa en Syrie, Mossoul en Irak et Syrte en Libye). L’organisation qui préférait les ennemis à portée de fusil (Kurdes, chiites, rebelles sunnites) jusque-là a décidé de globaliser le terrorisme.

Au nom «du fils et du père», al-Qaïda et Daech ont une relation de filiation. Le second est né de la scission avec l’ancienne organisation d’Oussama Ben Laden. Le 9 avril 2013, naît l’Etat islamique en Irak et au Levant ou Etat islamique en Irak et al-Sham, plus connu sous son acronyme arabe Daech ou Isis en anglais.

 

«Hérétiques, renégats et agents de la CIA»
Les deux organisations djihadistes sont en guerre larvée, s’accusant mutuellement de «Khawarij» (hérétiques, expression consacrée désignant généralement les chiites), de suppôts de l’Occident et d’apostasie. L’Etat islamique a désigné nommément les cibles à abattre : les combattants d’al-Nosra (affiliés à al-Qaïda) en Syrie, accusés de recevoir des aides américaines, et le fondateur des Mourabitoune et ancien chef d’al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), Mokhtar Belmokhtar. En Libye, al-Qaïda a réussi à chasser Daech de deux localités, notamment de Derna, après des affrontements meurtriers.

Quelques jours avant de perdre Falloujah, l’Etat islamique a commencé à préparer les esprits à un djihad global. Dans des messages postés sur les réseaux sociaux, il affirme que son combat se poursuivrait même s’il perdait ses derniers fiefs. C’est la première fois qu’il évoque l’hypothèse une organisation extraterritoriale,  l’identique d’al-Qaïda. D’où une porosité de la frontière idéologique séparant les deux organisations terroristes.

«Les combattants terroristes étrangers sont très nombreux en Irak et en Syrie, et sont à peu près 30.000. Et maintenant que l’espace vital de Daech se réduit en Irak, on les voit revenir vers nous, pas seulement en Europe, mais dans leurs pays d’origine comme la Tunisie, le Maroc. Les attaques terroristes dans les pays d’origine risquent d’être de plus en plus fortes pour contrebalancer la pression qui se fait sur eux», avertit Jean-Paul Laborde, directeur du Comité contre le terrorisme de l’ONU.

Eloignée des projecteurs médiatiques, al-Qaïda n’en est pas moins active dans plusieurs régions du monde : Afrique de l’Est, au nord de l’Afrique sub-saharienne, au Yémen et en Afghanistan. Le leader d’al-Qaïda, l’Egyptien Ayman al-Zaouahri, a prêté allégeance au nouveau chef des taliban afghans, Haibatullah Akhundzada. En Afghanistan aussi, Daech et al-Qaïda se livrent à une guerre impitoyable. Comme si, à la fin de cette guerre, une seule des deux organisations devrait survivre. Laquelle?

 

France TV Info

Charles Michel mentionné dans une vidéo de propagande de Daesh

image video daech francois hollande

Dans une nouvelle vidéo de propagande, l’organisation terroriste « Etat islamique » mentionne le Premier ministre Charles Michel et son homologue français, tenus pour responsables des attentats de Bruxelles et de Paris.

Dans ce document de 4 minutes 31, les membres de Daesh chantent en français sur des images des attaques de 2015 et 2016. Si pour David Thomson il s’agirait de la voix de Jean-Michel Clain, le même qui parlait dans la vidéo de revendication des attentats de Paris, d’autres experts ne partagent pas cet avis.

Autre élément important de la vidéo : on entend et on voit Brahim Abdeslam, l’un des terroristes des attentats du 13 novembre, mentionner François Hollande en tirant avec une arme contre un mur.

Dans ce document, Daesh diffuse une photo inédite du djihadiste Mohamed Belkaïd, tué lors de l’assaut à Forest quelques jours avant les attentats de Bruxelles.

Enfin, la vidéo se termine par le message de Larossi Abballa revendiquant l’attaque meurtrière contre le couple de policiers français abattu à son domicile dans les Yvelines (en Ile-de-France), le 13 juin dernier.

 

Le Soir

Daech prend pied dans le sous-continent indien

attentat bengladesh

Bangladesh : l’attaque de Dacca prouve que l’Etat islamique dispose désormais d’une organisation structurée dans la région.

«Le sang, le choc, l’horreur.» Le titre barrait dimanche la une du Daily Star, l’un des grands quotidiens du Bangladesh. Au terme d’une prise d’otages de douze heures qui s’est achevée samedi, l’armée dénombre vingt morts parmi les civils (dont 9 Italiens et 7 Japonais) et 30 blessés dans cette attaque revendiquée par Daech. L’organisation Etat islamique (EI, Daech en arabe) a publié un communiqué samedi avec les photos des hommes qui ont perpétré l’attentat.

Tout commence vers 21 h vendredi lorsque sept terroristes pénètrent dans le Holey Artisan Bakery, un restaurant situé dans le quartier de Gulshan. L’établissement, prisé des expatriés, est à moins de 1500 mètres de plusieurs ambassades. Les preneurs d’otages sont armés comme des porte-avions: fusils d’assaut, pistolets et explosifs. L’arsenal utilisé, la présence d’au moins une bombe artisanale démontrent une opération préparée de longue date avec l’aide d’au moins un artificier.

Craintes occidentales

Les services de renseignement occidentaux craignaient une attaque de ce genre au Bangladesh. Ils en voulaient pour preuves les attentats de plus en plus sophistiqués commis par Daech ces neufs derniers mois. «L’assassinat d’un humanitaire italien le 28 septembre 2015, dans le quartier diplomatique, a été une première alerte. La seconde fut l’attaque à la bombe contre la base navale de Chittagong, le 18 décembre 2015», confie une source sécuritaire. Mais le gouvernement de la ligue Awami, un parti laïque, nie la présence de Daech sur son sol, blâmant plutôt les islamistes de la Jama’at-e Islami ainsi que le Parti nationaliste du Bangladesh. Une manière pour le premier ministre Sheikh Hasina d’affaiblir ses adversaires d’ici les législatives de 2019.

Depuis septembre 2015, Daech a revendiqué une vingtaine d’attentats, souvent des assassinats à la machette. L’attaque de vendredi démontre que le groupe est parvenu à implanter un réseau structuré au Bangladesh. C’est la première fois depuis l’émergence de l’Etat islamique en 2013 que l’organisation dispose d’un allié crédible dans le sous-continent indien. Toutes les tentatives de monter une organisation se revendiquant de l’EI en Inde et au Pakistan ont été déjouées. Le Bangladesh est un terreau fertile et les combattants de Daech sont, pour certains, d’anciens militants de la Jama’at-ul Mujahidin Bangladesh (JMB). Ce groupe armé d’obédience Ahl-e Hadith, un courant wahhabite d’Asie du Sud, est né à la fin des années 90, et les autorités l’ont presque démantelé à la fin des années 2000.

Mouvance locale

«L’arrivée de Daech sur la scène djihadiste a contribué à fédérer les anciens réseaux bangladais, des combattants islamistes qui ont ensuite recruté des candidats plus jeunes», décrypte un analyste occidental. La filiale bangladaise de Daech ne serait donc pas une création du quartier général de Daech en Syrie, mais un mouvement local qui a prêté allégeance à Abou Bakr al Baghdadi, espérant bénéficier d’un soutien logistique et de la propagande de la maison mère. Un homme se présentant comme l’émir de Daech au Bangladesh a d’ailleurs obtenu une interview publiée en avril dans Dabiq, le mensuel de l’EI.

La menace Daech est d’autant plus sérieuse que la filiale bangladaise bénéficie du vivier de la diaspora, des jeunes originaires du Bangladesh, détenteurs d’un passeport étranger, britannique en particulier. Une centaine d’entre eux combat en Syrie et en Irak.

 

24 Heures

Le mot du jour : que signifie l’acronyme « Daech » ?

daech générique 14
Aujourd’hui, cela fait exactement 2 ans que l’organisation Etat islamique a auto-proclamé l’instauration d’un califat en Syrie et en Irak. L’occasion de faire le point sur l’origine de ce terme.

Ce mardi soir, trois kamikazes se sont fait exploser à l’aéroport Atatürk d’Istanbul, en Turquie, causant la mort de 41 personnes et blessant 239 autres. Tout porte à croire que l’organisation Etat islamique en est à l’origine, alors même qu’elle n’a toujours pas, comme à son habitude, revendiqué l’attentat terroriste par voie de presse. Mais au fait, que signifie cette appellation? Explications.

Le terme Daech est l’acronyme de l’expression « Dawlat islamiya fi ‘iraq wa sham », qui signifie « Etat islamique en Irak et au Levant » (EEIL). Il désigne le mouvement djihadiste d’Abou Bakr al-Baghdadi, qui prétend faire régner la loi de la charia dans tous les domaines de la société des Etats qu’il compte conquérir. Au départ, cette organisation politique terroriste, émanation d’Al Qaïda, se faisait effectivement appeler  »Etat islamique en Irak et au Levant ». Elle a supprimé de son langage les deux localités pour accroître l’idée de pouvoir qui allait bien au-delà de ces frontières.

Deux termes qui veulent dire la même chose

Un réel débat sémantique s’est donc instauré entre les dirigeants occidentaux qui réfutent cette appellation, car elle accrédite la thèse selon laquelle l’organisation a atteint le statut d’Etat. Or, les frontières de son étendue géographique ne sont ni définies, ni officielles par rapport aux organisations internationales. Le glissement s’est donc opéré dans les discours officiels des chefs d’Etat, qui ont peu à peu remplacé ce terme par « Daech ».

A ce sujet, Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, précisait en 2014 à l’Assemblée nationale: « Je recommande de ne pas utiliser l’expression Etat islamique car cela occasionne une confusion avec islam, islamisme, musulmans ». Pourtant, les deux expressions (« EEIL » et « Daech ») veulent dire strictement la même chose.

 

SFR News

La terreur djihadiste encore plus meurtrière durant le ramadan 2016 qu’en 2015

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Daech, le bien mal-nommé « Etat islamique », avait menacé le monde d’une vague de terreur sans précédent durant ce mois de ramadan. Alors qu’une semaine court encore avant la fin du mois de jeûne, force est de constater que Daech a déjà battu le sinistre record du ramadan 2015, pourtant endeuillé par de nombreux massacres, notamment celui de 38 touristes sur la plage tunisienne de Sousse.

Par ces tueries répétées, Daech entend d’abord imposer aux musulmans sa vision totalitaire d’un ramadan de sang, alors que le mois de jeûne est marqué dans l’islam par la solidarité et la piété. L’organisation d’Abou Bakr Al-Baghdadi veut aussi démontrer sa capacité de frapper les lieux les moins prévisibles, malgré les communiqués de victoire de ses adversaires.

La liste des carnages perpétrés par Daech depuis le début du ramadan 2016 est accablante (seuls les principaux attentats sont rapportés) :

  • Le 9 juin, Daech mène deux attaques au nord et au sud de Bagdad, tuant au moins six personnes dans la première (à Camp Taji) et douze personnes dans la deuxième (Bagdad Al-Jadida) ;
  • Le 12 juin, 49 personnes sont assassinées à Orlando, en Floride, par un terroriste exalté comme « martyr » par Daech. Le bilan est sensiblement plus lourd que lors de la précédente frappe de Daech sur le sol américain, six mois plus tôt, en Californie. Le fait qu’aucun complice n’ait été interpellé révèle moins le caractère « solitaire » de cette action que l’aveuglement des services américains de sécurité sur l’infiltration djihadiste aux Etats-Unis.
  • Le 13 juin, un policier et sa compagne, travaillant dans le même commissariat, sont assassinés à Magnanville, dans la banlieue ouest de Paris, par un partisan de Daech, dont l’action est saluée par l’organisation terroriste.
  • Le 21 juin, au moins cinq militaires jordaniens sont tués dans un attentat à la voiture piégée à un poste-frontière avec la Syrie.
  • Les 21 et 28 juin, des kamikazes de Daech frappent des mosquées de la banlieue ouest de Bagdad, tuant respectivement six et cinq personnes.
  • Le 27 juin, une série d’attentats-suicides font au moins 48 morts dans le port yéménite de Mukalla. Daech parvient ainsi à s’imposer dans le sang au cœur d’une ville évacuée quelques semaines plus tôt par la branche locale d’Al-Qaida.
  • Le 28 juin, trois attaquants font au moins 41 morts dans l’aéroport Ataturk d’Istanbul. Le bilan aurait pu être encore plus lourd si la police n’avait pas réussi à interdire aux terroristes l’accès au périmètre de sécurité.

Rappelons qu’au moins deux attentats ont été déjoués en France, le 13 juin à Carcassonne, et en Belgique, le 18 juin à Bruxelles. Par ailleurs, Daech a pu au cours de ce « mois du djihad » engranger le ralliement d’une nouvelle filiale, aux Philippines, le 21 juin. La vidéo de cet acte d’allégeance voit intervenir des djihadistes depuis les Philippines ou depuis Rakka, la « capitale » autoproclamée de Daech en Syrie. Ce n’est qu’une indication supplémentaire de la centralité de la Syrie dans la dynamique d’expansion planétaire de l’organisation terroriste.

Deux défaites cinglantes

Certes, durant cette même période, Daech a essuyé une défaite cinglante dans deux de ses bastions, Syrte en Libye et Fallouja en Irak. La victoire ainsi enregistrée en Libye est sans doute la plus importante, car elle s’inscrit dans une dynamique d’union nationale dans ce pays. En revanche, à Fallouja, le rôle des milices chiites, largement liées à l’Iran, ne peut qu’aggraver la fracture confessionnelle et alimenter la propagande de l’Etat islamique en direction de la population arabe et sunnite.

En Syrie, l’engagement majeur de la Russie aux côtés du régime Assad n’a pas empêché le succès de la contre-offensive djihadiste dans la province de Rakka. Dans le même ordre d’idées, l’implication américaine aux côtés de la branche syrienne du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) n’a pas permis la percée annoncée vers Rakka, d’où un détournement de cette offensive vers Manbij, toujours sous contrôle de Daech à cette heure.

Une fois encore en Syrie, ce sont les forces révolutionnaires, à la fois arabes et sunnites, qui se comportent le plus solidement face à Daech, malgré les bombardements russes et le lâchage américain. Le front d’Azaz tient bon, au nord-est d’Alep, et l’avancée de milices révolutionnaires (dénommées « Nouvelle Armée Syrienne ») vers Al-Boukamal, ville frontalière de l’Irak, pourrait représenter un sérieux revers pour Daech.

Plus que jamais, Daech mène sa campagne planétaire avec une capacité d’anticipation qui invalide une grande partie des discours de la coalition théoriquement rassemblée contre lui. Ce décalage entre les bulletins de victoire antidjihadiste et la réalité d’une organisation d’une telle dangerosité fait naturellement le lit de l’EI, de sa propagande et de ses agents recruteurs. Et ce, dans le monde entier.

J’ai hacké des comptes Twitter pro-Daech après Orlando : c’est en fait plutôt facile

hack compte daech

« I love porn », « I’m gay and I’m proud » : voici quelques-uns des textes que l’on peut trouver sur des profils Twitter de membres de Daech. Le responsable : Wauchula Ghost, un hacker des Anonymous qui a détourné plusieurs profils après la tuerie d’Orlando. Il raconte pourquoi.

Twitter n’a pas vraiment rempli son rôle de supprimer les contenus violents de terroristes sur son réseau social. Alors, avec quelques autres « hacktivistes » des Anonymous, la meilleure famille au monde dont je fais partie, nous avons décidé de prendre les choses en main.

Je trolle Daech depuis plus d’un an

Je participe à la divulgation d’informations sur Daech depuis maintenant plus d’un an. Le 11 décembre 2015, j’ai également pris part au « trolling day », visant à se moquer du groupe sur les réseaux sociaux, en remplaçant par exemple les djihadistes par des canards sur toutes les photos.

Avec d’autres hackers, il nous a donc paru naturel de mener une action après la tuerie d’Orlando, en mettant cette fois en avant des contenus pornographiques ou pro-LGBT sur les comptes de Daech.

Trouver les comptes des djihadistes est facile

Au début, mon but était simplement de les troller ou de les énerver. En piratant leurs comptes, nous participons à semer de la confusion dans leur groupe. Ils ne savent pas quels comptes sont bons ou mauvais et ignorent toujours lequel sera le prochain à être visé par un hacker.

Pour les trouver, nous faisons des recherches notamment par mention et nom, et c’est en réalité plutôt facile (sauf exceptions) : les comptes de terroristes sont partout ; quand vous en trouvez un, vous pouvez en trouver des milliers. Twitter comporte une faille technique qui nous permet ensuite de les hacker.

Ils ne m’ont pas hacké en retour : ils n’en sont pas capables

Jusqu’à présent, j’ai détourné plus de 300 comptes, mais Twitter n’en a suspendu qu’une trentaine.

En retour, j’ai reçu énormément de réactions de pro-Daech, mais aucun d’entre eux n’a essayé de me hacker pour se venger. Honnêtement, je pense qu’ils n’en ont tout simplement pas les capacités. Daech n’a aucune compétence dans ce domaine.

Ils n’apprécient pas d’être toujours menacés et me le montrent. Mais ça m’amuse d’autant plus. Plus ça les rend fous, plus ça me donne envie de continuer.

Beaucoup se demandent ce que je fais dans la vie et si j’habite près d’Orlando. Peut-être, peut-être pas… Tout ce que je peux dévoiler est que je travaille dans les technologies de l’information et qu’apporter mon soutien aux victimes d’Orlando et à la communauté LGBT a été un plaisir.

Si j’ai pu, grâce au détournement de profils Twitter, redonner le sourire à certains et faire rire des milliers de personnes, alors j’ai accompli ma mission.

 

L’Obs

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